Qu’est-ce qu’un auteur de cinéma ?

Art, pouvoirs et division du travail

27,00 (Disponible en numérique)

Comment et à quel prix le cinéma est-il devenu l’art du réalisateur, alors même que la fabrication d’un film mobilise des dizaines ou centaines de travailleurs et travailleuses ?
Une légende veut que l’auteur de film soit une invention de la Nouvelle Vague, voire une spécificité du « cinéma d’auteur » par opposition au cinéma hollywoodien. En adoptant une approche sociohistorique et transnationale, cet ouvrage montre au contraire comment, dès l’émergence de l’art cinématographique aux États-Unis et en France, le statut d’auteur a été construit et disputé par des écrivains, scénaristes, producteurs et metteurs en scène. Leurs luttes et la valorisation des auteurs sont à l’origine de manières de créer et de voir les films, qu’il s’agisse de cinéma d’auteur, indépendant, grand public ou expérimental.
Mais l’existence des auteurs de cinéma fonde également d’immenses inégalités sociales. En examinant l’appropriation de la valeur des œuvres par les réalisateurs, ce livre éclaire les conditions d’invisibilisation et de subordination de leurs collaborateurs et collaboratrices. La genèse et les pouvoirs des auteurs sont indissociables de rapports de classe et de genre, qui furent dénoncés dès 1968 puis dans le cadre de #MeToo, mais aussi de formes de racisme, de nationalisme et d’impérialisme.
Une plongée dans l’histoire de la fabrique des auteurs et dans
les luttes du monde du cinéma.

  • Jérôme Pacouret

    Jérôme Pacouret est sociologue, docteur de l’EHESS, chercheur au Centre européen de sociologie et de science politique ...

9782271132185
Culture et société
20/02/2025
480
15 x 23 cm

Jérôme Pacouret était l’invité de Sylvain Bourmeau sur France Culture dans l’émission « la Suite dans les idées », le 20 février 2025.

« Il y a à la fois une réflexion scientifique et un vrai savoir cinéphile, un plaisir du cinéma. Pacouret montre comment la notion d’auteur de cinéma est en fait apparue bien avant la Nouvelle Vague. Il pose la question de la valeur reconnue du travail de cinéaste, et montre que la figure de l’auteur s’est construite sur une réelle concentration du capital symbolique. Le livre ne s’attaque pas à la notion d’auteur, il dit juste qu’il faut une autre hiérarchisation du travail, qui sorte du capitalisme. En tant que critique, cette lecture est stimulante car nous sommes très attachés à l’auteur et pouvons être un peu perdus dans cette nouvelle équation cinématographique où l’auteur est moins important. »

Philippe Azoury, France Culture « Les Midis de Culture », le 19 février

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