Louis de Bonald

Philosophe et homme politique (1754-1840)

25,00 (Disponible en numérique)

Champion des passés les plus révolus, chef de file de nostalgies indigestes, voix sépulcrale surgie de temps poussiéreux : les mobilisations posthumes de Louis de Bonald en inspirateur des droites extrêmes et théoricien des conservatismes radicaux ont contribué à le figer en penseur qui aurait déploré sans fin l’ordre de l’Ancien Régime. Un homme déjà en retard sur son temps et comme à côté de son siècle.
Il y a assurément quelque gageure à sortir l’auteur de la Théorie du pouvoir politique et religieux (1796), héraut de l’Église dont le nom est resté attaché à une loi sur l’abolition du divorce (1816), de cette lecture par trop univoque pour interroger sa paradoxale modernité. C’est ainsi qu’on découvre un enfant des Lumières – un moment mousquetaire – pleinement engagé dans le bouillonnement post-révolutionnaire, maire de Millau avant et après 1789 puis exilé volontaire. Un publiciste inlassable, plus tard reconnu comme un précurseur de la sociologie, un académicien et un député écouté : une figure intellectuelle majeure du premier XIXe siècle.
Nourri d’archives et d’inédits, de textes et de discours oubliés, ce portrait aussi novateur qu’alerte replace les prises de positions de Bonald au contact des événements. Restituant son regard acéré sur son époque, ses espoirs comme ses déceptions, il met en lumière le projet philosophique et politique qui l’a guidé tout au long d’une route accidentée : non pas celui d’une restauration d’un passé idéalisé, mais celui d’une régénération politique et sociale qui demeure à venir.

Préface de Gérard Gengembre

Prix du jury de la Fondation Napoléon 2021

  • Flavien Bertran de Balanda

    Chercheur à l’École pratique des hautes études et chercheur associé au Centre d’histoire du XIXe siècle, Flavien Bertran de Balanda a obtenu pour ce travail la médaille de la Fondation Napoléon et le prix de thèse de la Maison Auguste Comte.

Préface de Gérard Gengembre

, ,
9782271120557
21/10/2021
400
15 x 23 cm

« Louis de Bonald revient aujourd’hui à travers une biographie intellectuelle qui tente, au croisement du déroulé d’une vie et de l’histoire des idées, de saisir la complexité d’une pensée. »

PM, Le Figaro Histoire, édition décembre 2021 – janvier 2022.

« Entre Maistre et Chateaubriand, Bonald développe avec une logique in flexible fondée sur un axiome inébranlable – la société n’existe et ne vaut que par la volonté et l’action divines – une démarche originale, voire moderne, en ce qu’elle fait appel à la théorie du langage, à l’analyse sociologique et à une conception universaliste de l’humanité. La Révolution et ses suites sont ainsi éclairées a contrario par ce publiciste, ministre d’État et député ultra puis pair de France, dont la voix intempestive conserve de son mordant. »

L’Histoire, édition janvier 2022.

« La théorie bonaldienne ? «Le primat absolu de la morale, l’universalisme, le refus de la haine et de l’exclusion, celui, surtout d’une religiosité placée au service du politique », sans oublier la fidélité à l’autorité romaine. Est-ce un réactionnaire ? Oui, mais sa réaction est une faculté à réagir, une lucidité active, précise l’auteur. Et une hostilité résolue à l’individualisme des Lumières. »

Charles-Henri d’Andigné, Famille Chrétienne, édition du 15 au 21 janvier 2022.

« L’ouvrage de Flavien Bertran de Balanda a le mérite de nous faire découvrir un homme pleinement immergé dans son époque, qui a subi l’influence des Lumières et vu les débuts de la Révolution […] En lisant cet ouvrage, on se rend compte que Bonald propose un projet très solide, bien articulé de régénération. Il ne vise pas seulement un retour à l’avant 1789 qu’il sait illusoire. »

Boojum, 21 février 2022.

« L’auteur rappelle que pour Bonald l’homme a un droit, oublié des habituels “droits de l’homme” et qui pourtant les fonde: « celui de vivre dans un monde vrai, ramené à la justesse de l’énonciation, seule garante de la justice du juge ment ». Réflexion fondamentale, et on ne peut plus terriblement actuelle. »

Philippe Barthelet, Valeurs Actuelles, édition du 3 au 9 mars.

« On se prend à rêver de ce qu’eût été leur dialogue posthume. Las ! Ce fut Jacques-François Ancelot qui l’emporta. L’éloge de Bonald par l’auteur de Maria Padilla n’a pas survécu en dépit de quelques passages bienvenus. Flavien Bertran de Balanda, avec les nuances qui conviennent et tout le savoir nécessaire, s’est chargé de ce travail, et cela vaut bien mieux. »

Laurent Theis, Commentaire, édition printemps 2022.

« Au lendemain de la chute de Charles X, son refus de serment à Louis-Philippe d’Orléans l’avait privé de son titre de ministre d’État et exclu de la Chambre des pairs. Désormais retiré dans son rude pays des Causses, mais toujours lisant, toujours écrivant dans les journaux […] et s’inquiétant du sort des ouvriers des manufactures […] L’épais volume à lui consacré est le bienvenu. »

Michel Toda, La Nef, édition avril 2022.

Les médias en parlent